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Interview de Sébastien Rohmer

De la ferme du Loeb à Eschau
Watermark

Pouvez-vous vous présenter ?
(étude, parcours, date reprise de l’exploitation…)


J’ai suivi un cursus au Lycée agricole d’Obernai : avec un bac STAE suivi d’un BTS ACSE. Enfin j’ai finalisé mon parcours avec une licence marketing et management à Strasbourg.

J’ai travaillé 10 ans à l’extérieur, dont la majorité en tant que conseiller en prévention à la CAAA (Caisse Assurance Accident Agricole).

Deux choix s’offrait à moi : soit l’arrêt de la production laitière sur l’exploitation et continuer en tant que salarié à la CAAA, soit de reprendre la ferme avec les animaux. Je me suis orienté vers cette deuxième opportunité, en reprenant l’exploitation familiale le 1er janvier 2020.

Reprendre la ferme a été pour moi un challenge personnel, choix que je ne regrette pas car j’aime travailler sur la ferme.


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Présentez-nous votre ferme

Nous avons aujourd’hui environ 60 vaches prim holstein, sur une surface de presque 100 ha.
Je suis le gérant, accompagné de ma mère Angèle à mi-temps et d’un apprenti. Mon père Francis, à la retraite, nous aide également régulièrement.
Nous disposons d’une traite robotisée pour nos vaches.
Nous avons également une activité de vente directe avec des légumes, de l’huile de colza, du lait…


Comment vous est venu l’envie de suivre le schéma familial ?

A l’âge 18 ans l’envie de reprendre la ferme était déjà présente. Il était important pour moi de pérenniser l’exploitation familiale, tout en essayant de faire évoluer le système en y apportant des améliorations.


Selon vous, quels sont les avantages d’être dans une coopérative ?

L’avantage principal est la proximité de la gouvernance, les administrateurs sont des agriculteurs. Mon père a été longtemps membre du conseil d’administration d’Alsace lait.
Nous sommes les actionnaires de la coopérative, et nous pouvons bénéficier de la redistribution d’une partie du résultat.


Le lait collecté dans votre ferme est labellisé « LAIT DE PATURAGE », quelles sont les étapes pour obtenir ce label ? quels avantages au lait de pâturage ?

Nous avons contacté la laiterie pour connaitre la démarche en 2019 ; Alsace lait était à la recherche de nouveaux producteurs pour développer la démarche. 

Nous avons ensuite implanté 4 hectares d’herbe supplémentaire, afin de respecter le cahier des charges 10VL/ha.

J’avais pour idée de faire du lait BIO, mais la structure en terme de surface ne le permet pas. Je me suis retrouvé dans la démarche lait de pâturage, en terme de bien-être animal. J’attache autant d’importance à l’humain qu’à une vache.

Depuis que je suis en lait de pâturage, j’observe des animaux en meilleure santé, notamment au niveau des pattes. Je vois aussi mieux leur comportement.

Prochaine étape : J’aimerais mettre des arbres pour permettre à mes vaches d’avoir de l’ombre.


Quels projets avez-vous mené depuis l’installation ?

Mon premier investissement concernant la production laitière a été un Robot de traite. Au début j’avais la crainte que cela déshumanise la relation homme-animal, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Les vaches ne me perçoivent plus comme une contrainte, avant on devait les pousser pour les traire, aujourd’hui elles sont libres d’y aller quand elles le souhaitent. Je passe aujourd’hui régulièrement dans mon troupeau, et elles ne reculent plus, la relation est plus sereine.

J’ai également procédé à des aménagements dans le bâtiment : amélioration en terme de confort, matelas, ventilateurs, brosses, boxes de vêlage, dans le but d’améliorer le bien-être de mes vaches.

Concernant le reste de l’exploitation, j’ai converti 15ha en BIO, pour des céréales et oléagineux dans le but de faire de l’huile.


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Quels sont les avantages de votre métier ?

Le métier d’agriculteur permet un travail diversifié, on est des touches à tout : assistant vétérinaire, comptable, mécanicien, éleveur, céréalier… les journées ne se ressemblent pas !
Ce qui m’anime c’est de faire progresser mon exploitation, d’améliorer le système.


Avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui voudraient se lancer dans le métier ?

Je leur conseille d’avoir une expérience à l’extérieur : cela apporte une ouverture d’esprit.
Pour moi il est également important d’avoir un minimum de formation économique type BTS ACSE : c’est essentiel pour pouvoir pérenniser sur le long terme la structure.


Vous aimeriez transmettre votre façon de travailler au grand public ?

Je suis déjà dans cette démarche : Tous les mois des élèves du CFA d’Obernai viennent sur mon exploitation et je leur montre ma façon de travailler.
Nous accueillons aussi des enfants deux fois par an. Nous avons également pu accueillir le tour des fermes à vélos par l’eurometropole.
Nous sommes une ferme en ville, les promeneurs s’arrêtent et veulent discuter avec nous : nous expliquons notre façon de travailler, pour que les gens comprennent le fonctionnement d’une exploitation.
Nous avons un petit magasin de vente directe, nous accueillons donc des consommateurs.


Pour finir, vous êtes plutôt Bibeleskaes nature ou sur lit de fruits ?

Sur lit de fruits évidemment !


Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Plus de compréhension vis-à-vis du grand public concernant le travail que l’on réalise. Cette incompréhension peut parfois mener à des dégradations sur nos exploitations.
Nous aimerions également un prix rémunérateur et stable comme aujourd’hui, pour nous permettre de vivre correctement de notre métier.


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