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Une exploitation laitière moderne

Le pari de Manuela LEONHART
Watermark

Certains de nos producteurs ont fait le choix de moderniser leurs exploitations laitières. Nous sommes partis à leur rencontre et ils nous racontent leur histoire. Découvrez Manuela, une femme audacieuse qui a fait le parie des nouvelles technologies…


Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Manuela LEONHART, et j’ai repris l’exploitation familiale il y a peu.

Je n’étais pas destinée à travailler à la ferme … En effet, j’ai un parcours un peu atypique. Diplômée d’un baccalauréat scientifique, j’ai ensuite poursuivi vers un BTS assistante de direction. Mais je ne me sentais pas à ma place, alors je me suis réorientée.

En 2014, j’ai passé le BPREA, (Brevet Professionnel Responsable d’exploitation agricole en productions animales). C’est une formation pour adultes qui équivaut à un bac professionnel qui se fait en un an. Grâce à ce brevet, j’ai acquis des compétences qui m’ont permises de devenir chef d’exploitation.

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Comment vous est venue l’envie de suivre le schéma familial ?

J’ai toujours aimé les animaux, j’ai toujours été entourée de chiens, de chats, de chevaux etc.

Être éleveur laitier, était pour moi une évidence mais uniquement quand j’ai su que je n’étais pas seule à le faire. Et oui mon frère est aussi de l’aventure. A deux c’est quand même plus facile, d’autant plus lorsque l’on est une femme.

Malgré les évolutions, ce métier reste très physique. Je suis contente de pouvoir avoir de l’aide.


Cela fait longtemps que vous êtes producteur de lait ?

Comme je vous le disais, je travaille sur l’exploitation familiale. Notre entreprise, est une entreprise familiale depuis plusieurs générations. Nous sommes organisés en GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun).

J’ai rejoint en 2016 mon petit frère et mon père sur l’exploitation. Mon frère a 22 ans et a suivi un parcours normal de professionnalisation agricole. Mon père a 52 ans et travaille sur l’exploitation avec nous.
L’exploitation a commencé à l’époque de mon grand-père. Il dit toujours « J’ai commencé avec 1 vache et 1 hectare » et au fur et à mesure nous nous sommes agrandis. Aujourd’hui nous comptons 180 hectares avec des champs de maïs, blé, orge, luzerne et des prairies temporaires.


Combien de vaches comptez-vous dans l’exploitation ?

Sur notre exploitation, nous comptons aujourd’hui 260 animaux dont 120 vaches laitières et 2 robots de traite. Il est important de souligner que nous avons modernisé au maximum notre établissement.
Celui dans lequel nous sommes actuellement, est très récent. Nous nous y sommes installés en mai 2017. Nous l’avons pensé pour optimiser le bien-être animal, et la pénibilité du travail.


Quels sont les avantages de votre métier ?

Ce que j’aime dans ce métier c’est la polyvalence. Nous savons tous faire plein de choses.
C’est un métier technique et très manuel. Personnellement, je ne fais pas les vidanges mais, je saisi la comptabilité, je m’occupe de l’ordinateur, des robots de traite et je fais tout le suivi de la production.

Donc finalement, être éleveur laitier c’est être au plus proche des animaux mais aussi, comptable, technicien, vétérinaire, et beaucoup d’autres métiers à la fois.
Ensuite, j’aime que l’on soit nos propres patrons. Il n’y a personne pour nous dire ce que nous avons à faire, quand et comment. Nous pouvons organiser notre emploi du temps comme nous le souhaitons.

Et pour finir, c’est une fierté de dire que nous continuons de travailler dans l’exploitation familiale. Nos parents, mes 2 frères et moi sommes fiers de continuer à faire vivre ce qu’a créé mon grand-père et nous espérons que cela perdurera.

Vous avez une exploitation très moderne, que vous apporte cette technologie aujourd’hui ?

Je pense qu’il faut se mettre à la page et vivre avec son temps. Du haut de notre vingtaine, nous voulons casser cette image de la paysanne en botte. Nous souhaitons nous organiser pour être plus tranquille le week-end et pouvoir souffler un peu.

Vous savez le métier d’éleveur est difficile… C’est une passion au quotidien, 365 jours par an. La mise en place d’un robot de traite nous permet de profiter de la vie, et soulage nos bêtes qui peuvent aller se faire traire à l’envie (dans la limite du raisonnable… Nous le contrôlons bien évidemment).

Souvent le samedi nous travaillons un peu plus pour avoir uniquement le minimum à faire le dimanche. C’est à dire, regarder les vaches qui ont du retard ou celles qui ont dépassé leurs heures de traite. On s’occupe aussi de repousser le fourrage ou de gérer la maintenance.

Grâce à la technologie si nous nous organisons bien, en 1 heure tout est réglé et nous pouvons profiter de nos dimanches en famille. L’astreinte horaire de la traite était avant très contraignante.


Grâce au robot de traite, les vaches peuvent venir se faire traire quand elles veulent ?

Oui, exactement, elles peuvent venir se faire traire 24h/24 et 7 jours sur 7. Lorsqu’elles arrivent à côté du robot, la machine les reconnaît automatiquement grâce à leur collier.

Le robot est en quelque sorte intelligent. Il peut refuser une vache qui se présenterait trop de fois, pour ne pas lui abimer les mamelles par exemple. Tout est enregistré informatiquement. Si une vache dépasse son nombre de litre de lait la machine la refuse également.


Pourquoi elles ne peuvent pas se faire traire 10 fois dans la journée ?

C’est avant tout pour garder et garantir la santé de la mamelle. Le trayon doit se refermer de temps en temps sinon il y a des bactéries qui peuvent rentrer et infecter le lait ou les rendre malade.

En général, elles vont à la traite 4 fois par jour. Mais certaines, celles qui produisent beaucoup de lait, peuvent y aller entre 4 et 5 fois par jour. Chacune doit passer au moins 2 fois par jour au minimum.


Comment les vaches ont-elles compris qu’il fallait aller à la traite toute seule ?

Au début, quand nous avons installé les robots, nous avons fait des semaines de 3×8 c’est à dire que nous faisions trois traites par jour avec des traites de jour et des traites de nuit. C’était mes parents qui faisaient les traites de jour et avec mon frère nous nous occupions de celles de nuit.

Il y avait 3 lots toutes les 8 heures, nous allions les chercher une par une. Lorsqu’un lot était terminé, c’était au tour du lot suivant et ainsi de suite. Donc nous avons fonctionné comme ça pendant 7 jours et au bout d’une semaine, nous les avons lâchées. Et à ce moment-là, elles avaient déjà bien compris parce qu’elles étaient déjà bien habituées après 3 passages par jour.

Nous avons suivi le protocole de l’industriel. Nous sommes bien encadrés. Elles aiment la machine parce que ça les soulage quand elles ont trop de lait. Et il y a même des petits conflits entre elles. Pour les plus pressées et les plus dominantes, elles donnent un coup de tête, elles poussent celles de devant pour passer avant. C’est comme dans la nature en fin de compte ! Mais finalement ça se passe bien pour tout le monde.

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Avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui voudraient se lancer dans le métier ?

Se lancer ou reprendre une ferme ?

S’ils souhaitent se lancer seuls, je leur dis bonne chance. Pour moi, il est important d’avoir un exemple, un modèle à suivre. Mes parents nous guident dans notre apprentissage. Ils ont du recul et de l’expérience. C’est un véritable atout.

S’ils commencent seuls, ils devront aussi se conformer à l’astreinte horaire sans parler de l’aspect financier qui parait irréalisable seul…
Je pense que les seuls jeunes qui peuvent réussir, ce sont ceux qui souhaitent s’installer sur des fermes déjà existantes parce que la créer c’est vraiment très compliqué.

Dans tous les cas il faut avoir la fibre, la passion parce que si c’est juste pour l’aspect financier, ce n’est peut-être pas le bon domaine ! hahaha…

Un dernier conseil ! Je pense qu’il faut bien savoir s’organiser pour avoir une certaine qualité de vie. Grâce à l’investissement dans les robots, nous avons retrouvé plus de temps libre et c’est un bonheur.


Selon vous, quels sont les avantages d’être dans une coopérative ?

Je sais qu’il y a un comité de production, et certains de mes amis sont administrateurs donc si nous souhaitons faire passer des messages, il est possible de le faire à travers eux.

C’est un véritable avantage d’être chez Alsace Lait parce que nous ne sommes pas nombreux et qu’ils sont vraiment à l’écoute.


Vous aimeriez transmettre votre façon de travailler au grand public ?

Nous sommes adhérents aux jeunes agriculteurs avec mon frère. Donc chaque année nous organisons des journées portes ouvertes. Et nous ouvrons aussi les portes au grand public pour montrer comment nous travaillons et comment vont les bêtes. Je pense qu’il y a encore un réel manque de communication entre le bien-être animal et nos nouvelles méthodes de travail.


Pour finir, en tant que producteur, vous êtes plutôt lait écrémé ou lait entier ?

En tant que producteur, nous préférons le lait entier évidemment !


Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Nous espérons des temps meilleurs et souhaitons que les consommateurs essayent de nous comprendre. Nous essayons de faire au mieux pour nous, et pour nos animaux…

Merci !

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